jeudi 25 septembre 2014

Chronique : MARINA.

Chronique : "Marina"

De Carlos Ruiz Zafon.


  • Auteur : Carlos Ruiz Zafon.
  • Traducteur (de l'espagnol) : François Maspero.
  • Nombre de pages : 303 (éditions Robert Laffont).
  • Maison d'édition : Robert Laffont.
  • Date de parution : Juin 1999 en VO, janvier 2011 en VF.
  • Genre : Fantastique.
  • Prix : 19,50 € chez la Fnac (grand format).
  • ISBN : 978-2221116524
Résumé :

"Dans la Barcelone des années 1980, Oscar, quinze ans, a l'habitude de fuir le pensionnat où il est interne. Au cours de l'une de ses escapades, il fait la connaissance de Marina. Fascinée par l'énigme d'une tombe anonyme, Marina entraîne son jeune compagne dans un cimetière oublié de tous. Qui est la femme venant s'y recueillir ? Et que signifie le papillon noir qui surplombe la pierre tombale ? S'égarant dans les entrailles d'une terrifiante cité souterraine, s'enfonçant dans les coulisses d'un inquiétant théâtre désaffecté, Oscar et Marina réveillent les protagonistes d'une tragédie vieille de plusieurs décennies."

Mon avis :

J'avais entendu pour la première fois parler de ce roman en 2011 ou 2012, et je l'avais déjà gravé dans ma mémoire à lire plus tard. J'ai un peu honte de reconnaître l'avoir fait des années plus tard : je passais à côté d'une œuvre merveilleuse. Ce roman a été un coup de cœur, il a été le deuxième à me faire monter les larmes aux yeux, j'ai rarement autant adoré un livre.

Tout d'abord, j'ai beaucoup aimé le cadre spatio-temporel : Barcelone, 1980, ville brumeuse enfouie sous une couche de nostalgie et remplie d'habitations désaffectées. La nostalgie est un sentiment qui revient beaucoup dans ce récit : quasiment tous les lieux évoqués en ont en eux. On découvre une Barcelone bien loin de celle que les clichés nous dictent aujourd'hui : soleil brillant au-dessus de la Sagrada Familia, touristes, plage et modernité, bien au contraire.

Les personnages sont extrêmement complexes. Je ne parle pas tant d'Oscar et de Marina qui, bien qu'exceptionnels, sont plutôt simples à cerner, mais davantage des autres, les adultes dont on ne parle pas dans le résumé : Shelley, Mihaïl Kolvenik, Eva Irinova... Ils ont cela de particulier qu'ils ont en eux une humanité finalement très évidente malgré le mal qu'ils portent en eux. Même le pire personnage est à la limite du pardonnable - il faut lire ce livre jusqu'aux dernières pages pour comprendre pourquoi. Carlos Ruiz Zafon a su se familiariser avec ses personnages mieux qu'avec des amis : on décèle le temps, la patience que l'auteur a pris pour élaborer chaque détail de la personnalité de tous les individus.

L'histoire en elle-même a une fin très inattendue, personnellement je ne m'attendais pas du tout à ça, et pourtant ce dénouement m'a énormément plu - à vrai dire j'aurais moins apprécié cette œuvre si la fin avait été autrement. Durant toutes les pages, le suspens se fait sentir, presque palpable : il y a tellement de mystères dans cette histoire, de zones d'ombres, qu'on s'attend à chaque ligne à une révélation, et je me surprenais parfois le souffle court, les yeux rivés sur ma liseuse, complètement absorbée dans ma lecture, ce qui m'arrive très rarement. Il y a de l'action tout le temps, certaines scènes font parfois un peu peur. Je déconseillerais d'ailleurs ce livre aux âmes très (très très très...) sensibles : certains détails ne sont pas très... frais. A mes yeux, c'est aussi cela qui rend ce livre exceptionnel : les mots employés ne sont pas "déguisés", quand il y a quelque chose de trash, c'est trash : cela rend l'atmosphère délicieusement dérangeante. C'est très bien écrit même si les mots employés sont très simples, d'un registre plutôt courant et parfaitement à la hauteur d'adolescents de plus de treize ans (bien sûr, si vous vous en sentez l'envie, rien ne vous empêche de le lire à douze ans, je sais que je l'aurais fait, haha, cependant, retenez bien qu'il y a beaucoup d'informations très importantes dans ce récit, qu'il faut retenir car elles ont un rôle décisif pour la suite). Le seul point (et encore j'ai dû le chercher car je n'aime pas ne faire que des éloges sur un livre) négatif que je pourrais relever serait qu'il aurait fallu un peu plus creuser la relation entre Oscar et Marina. Mais même sans cela, ce roman reste proche de la perfection.

♥♥♥♥♥
Un réel coup de cœur.

"Nous ne nous souvenons que de ce qui n'est jamais arrivé."

Les autres romans de Carlos Ruiz Zafon (que j'ai très envie de lire !) :
- La trilogie "Le Cimetière des livres oubliés" : L'Ombre du vent, Le Jeu de l'ange, Le Prisonnier du ciel.
- La trilogie "Trilogie de la brume" : Le Prince de la brume, Le Palais de minuit, Les Lumières de septembre.

5 commentaires:

  1. Et bien j'avoue qu'après avoir savouré cette chronique très alléchante, ma seule envie est désormais de croquer ce livre à pleine dents. Peut-importe tout les livres que je dois lire, celui-ci passe en priorité. Je pense que dès que je l'aurais finis, les autres livres de cet auteurs deviendrons eux aussi une obsession (oui, oui, je joue sur les mots en faisant un petit rappel à la première chronique).

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    1. Trop de fautes ma Roro pour copier mon style inimitable de meuf-qui-s'exprime-bien mais bon j't'en veux pas ! Je pourrais te prêter ma liseuse... seulement si tu consens à regarder "Un long dimanche de fiançailles avec moi" cependant (ouais, ma générosité a des conditions, rustre pour toujours je suis). des bisouuus ♥

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    2. OH. J'essaye de donner l'impression que des personnes cultivées et sur-lettrées vont sur ton blog, tu pourrais exprimer ta gratitude autrement.(j'ai bien dit ESSAYER)
      On ne m'achète pas aha. Surtout quand on me compare à "un vieux pull tout moche, qu'on aime bien quand même".

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    3. TON PSEUDO MERCI LOVE SUR L'INFLUENCE QUE J'AI SUR TOI (ironie) (je le dis tout le temps maintenant)
      Je ne compte pas t'acheter, en même temps personne ne voudrait t'acheter... (ironie) (encore)

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  2. IRONIE #LOL #J'aime #RT #PTDR2 octobre 2014 à 11:27

    ...Je ne sais plus quoi penser... Je crois que je vais arrêter de penser et me transformer en mur...

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