vendredi 21 novembre 2014

Chronique : ANTIGONE (version de Jean Anouilh).

Chronique : "Antigone"
De Jean Anouilh.


  • Auteur : Jean Anouilh (version originale de Sophocle).
  • Nombre de pages : 123 (éditions La Table Ronde).
  • Maison d'édition : La Table Ronde.
  • Date de parution : 1944.
  • Genre : Réaliste, dramatique.
  • Prix : 5,9€ (La Fnac).
Résumé :

"L'Antigone de Sophocle, lue et relue et que je connaissais par cœur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre, le jour des petites affiches rouges. Je l'ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre."

Mon avis :

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu du théâtre... La dernière pièce que j'avais lu devait être "On ne badine pas avec l'amour" d'Alfred de Musset, en février, cela m'a fait beaucoup de bien de revoir mes tendres didascalies haha ! C'est très facile et rapide à lire, c'est court, agréable, juste assez complexe, c'est vraiment très bien dosé à ce niveau-là je dois dire. Personnellement, j'aime lire les pièces de théâtre avec les voix des personnages dans la tête, et à partir de là, je suis complètement emportée dans ma lecture, comme si la pièce de théâtre était jouée sur une scène sous mes yeux, ça m'entraîne vraiment.

Dans cette œuvre, nous découvrons le royaume de Thèbes. La mort de l'ancien roi entraîne un combat mortel entre ses fils, Étéocle et Polynice, pour le trône. C'est donc Créon, le frère du monarque décédé, qui prend la couronne. Ce dernier ne fait construire de sépulture que pour Étéocle, Polynice ayant eu au cours de sa vie une réputation de voyou et d'agitateur. Il fiance leur jeune sœur, Antigone, à Hémon, son fils, qui l'aime sincèrement. Mais la jouvencelle ne supporte pas de savoir que son frère Polynice n'a pas de réelle tombe...

Le personnage d'Antigone est merveilleux. Elle a des paroles toujours enveloppées de douceur, même lorsqu'elle veut signifier quelque chose de dur. Cela peut la faire paraître naïve, mais elle est loin de l'être ! Elle est terriblement attachante, déterminée, têtue et profonde. Les autres personnages, quant à eux, ont tous une personnalité bien définie, comme c'est le cas souvent. Ismène la grande sœur aimante et raisonnable, Hémon l'amoureux transi, Créon le roi dur mais intelligent...

La fin est prévisible dans l'ensemble ; il y a certaines choses auxquelles on ne s'attend pas tout de même. Les paroles entre Antigone et Créon sont très puissantes, il s'en émane une véritable force qui peut réellement émouvoir ! Le langage utilisé tout au long de cette pièce est très simple à comprendre, d'un registre courant, c'est ce qui fait son charme, je trouve. Je le conseille à n'importe quel âge car il est très facile à lire et on peut toujours prendre plaisir à le lire, même si on n'analysera pas forcément les choses de la même manière.
Je n'ai aucun réel défaut à faire partager... Cette lecture m'a emballée mais n'a pas su être un coup de cœur, et j'ai très envie de lire la pièce originale de Sophocle afin de pouvoir comparer les deux versions !

Une lecture très agréable qui m'a fait beaucoup de bien.

"Si Hémon ne doit plus pâlir quand je pâlis, s'il ne doit plus me croire morte quand je suis en retard de cinq minutes, s'il ne doit plus se sentir seul au monde et me détester quand je ris sans qu'il sache pourquoi, [...] alors je n'aime plus Hémon !"
"- C'est une enfant, Créon.
- Que voudrais-tu que je fasse pour elle ? La condamner à vivre ?"


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